LUCAS WILLEMS
Un étudiant de 27 ans passionné par les maths et la programmation
Un étudiant de 27 ans passionné par les maths et la programmation
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Enoncé
Pour croire à la pieuvre, il faut l’avoir vue. Comparées à la pieuvre, les vieilles hydres font sourire. À de certains moments, on serait tenté de le penser, l’insaisissable qui flotte en nos songes rencontre dans le possible des aimants auxquels ses linéaments se prennent, et de ces obscures fixations du rêve il sort des êtres. L’Inconnu dispose du prodige, et il s’en sert pour composer le monstre. Orphée, Homère et Hésiode n’ont pu faire que la Chimère ; Dieu a fait la Pieuvre. Quand Dieu veut, il excelle dans l’exécrable. Le pourquoi de cette volonté est l’effroi du penseur religieux.
[...] Ces étranges animaux, la science les rejette d’abord, selon son habitude d’excessive prudence, même vis-à-vis des faits, puis elle se décide à les étudier ; elle les dissèque, elle les classe, elle les catalogue, elle leur met une étiquette ; elle s’en procure des exemplaires ; elle les expose sous verre dans les musées ; ils entrent dans la nomenclature ; elle les qualifie mollusques, invertébrés, rayonnés ; elle constate leurs voisinages : un peu au-delà les calmars, un peu en deçà les sépiaires ; elle trouve à ces hydres de l’eau salée un analogue dans l’eau douce, l’argyronecte ; elle les divise en grande, moyenne et petite espèce ; elle admet plus aisément la petite espèce que la grande, ce qui est d’ailleurs, dans toutes les régions, la tendance de la science, laquelle est plus volontiers microscopique que télescopique ; elle regarde leur construction et les appelle céphalopodes, elle compte leurs antennes et les appelle octopèdes. Cela fait, elle les laisse là. Où la science les lâche, la philosophie les reprend.
La philosophie étudie à son tour ces êtres. Elle va moins loin et plus loin que la science. Elle ne les dissèque pas, elle les médite. Où le scalpel a travaillé, elle plonge l’hypothèse. Elle cherche la cause finale.
Profond tourment du penseur. Ces créatures l’inquiètent presque sur le créateur. Elles sont les surprises hideuses. Elles sont les trouble-fête du contemplateur. Il les constate éperdu. Elles sont les formes voulues du mal. Que devenir devant ces blasphèmes de la création contre elle-même ? À qui s’en prendre ?
Le Possible est une matrice formidable. Le mystère se concrète en monstres. Des morceaux d’ombre sortent de ce bloc, l’immanence, se déchirent, se détachent, roulent, flottent, se condensent, font des emprunts à la noirceur ambiante, subissent des polarisations inconnues, prennent vie, se composent on ne sait quelle forme avec l’obscurité et on ne sait quelle âme avec le miasme, et s’en vont, larves, à travers la vitalité. C’est quelque chose comme les ténèbres faites bêtes. À quoi bon ? à quoi cela sert-il ? Rechute de la question éternelle.
Ces animaux sont fantômes autant que monstres. Ils sont prouvés et improbables. Être est leur fait, ne pas être serait leur droit. Ils sont les amphibies de la mort.
Leur invraisemblance complique leur existence. Ils touchent la frontière humaine et peuplent la limite chimérique. Vous niez le vampire, la pieuvre apparaît.
Leur fourmillement est une certitude qui déconcerte notre assurance. L’optimisme, qui est le vrai pourtant, perd presque contenance devant eux. Ils sont l’extrémité visible des cercles noirs. Ils marquent la transition de notre réalité à une autre. Ils semblent appartenir à ce commencement d’êtres terribles que le songeur entrevoit confusément par le soupirail de la nuit.
Ces prolongements de monstres, dans l’invisible d’abord, dans le possible ensuite, ont été soupçonnés, aperçus peut-être, par l’extase sévère et par l’œil fixe des mages et des philosophes. De là la conjecture d’un enfer. Le démon est le tigre de l’invisible. La bête fauve des âmes a été dénoncée au genre humain par deux visionnaires, l’un qui s’appelle Jean, l’autre qui s’appelle Dante.
Si en effet les cercles de l’ombre continuent indéfiniment, si après un anneau il y en a un autre, si cette aggravation persiste en progression illimitée, si cette chaîne, dont pour notre part nous sommes résolu à douter, existe, il est certain que la pieuvre à une extrémité prouve Satan à l’autre. Il est certain que le méchant à un bout prouve à l’autre bout la méchanceté. Toute bête mauvaise, comme toute intelligence perverse, est sphinx. Sphinx terrible proposant l’énigme terrible. L’énigme du mal.
Victor Hugo, Les Travailleurs de la Mer, 1866
Commentaire à chaud
L'examinateur était assez froid avec moi. Je parlais trop fort et trop rapide, il m'a demandé un peu sèchement de parler moins fort et moins vite.
Pendant la préparation, après 2 lectures, je n'ai pas réussi à comprendre le texte...
J'ai présenté un résumé paragraphe par paragraphe sans liens logiques, puis un commentaire à partir d'une phrase du texte.
Puis, il m'a posé des questions sur mon commentaire d'abord et est ensuite revenu sur le texte. Il m'a demandé d'abord de parler du "monstre" puis m'a posé d'autres questions sur le début du texte dont je ne me rappelle plus.
Note obtenue
8
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